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Ouagadougou, le 28 octobre 2024. Au cours des prochaines années, on assistera à une intensification de la promotion des Dessins et modèles industriels (DMI) au sein des Etats membres de l’OAPI. C’est la principale annonce contenue dans ‘‘l’Appel de Ouagadougou’’, qui a sanctionné la Réunion des ministres en charge de la propriété industrielle dans les Etats Membres de l’OAPI, en marge de la Conférence Internationale sur les Dessins et Modèles Industriels.
D’entrée de jeu, les ministres Administrateurs de l’OAPI ont réaffirmé l’importance des DMI dans les politiques nationales de développement, ainsi que l’opportunité de favoriser les synergies et les complémentarités entre les secteurs de l’industrie et de l’artisanat. Se réjouissant des initiatives engagées, ils ont encouragé l’OAPI à poursuivre les actions de promotion, de valorisation et de développement des DMI dans les Etats membres.
« L’appel de Ouagadougou est en réalité une invite à une prise de conscience qui part du constat que les DMI ne sont pas suffisamment connus alors que tout ce qui nous entoure en relève. Nous voulons inviter nos Etats respectifs à insérer la question des DMI dans leurs politiques de développement. Cela représente une niche incroyable dont l’exploitation marquera le début d’une nouvelle phase de développement en Afrique », explique Maître Thierry Patrick AKOLOZA, Ministre du Commerce et de l’Industrie de la République Centrafricaine et Président du Conseil d’administration de l’OAPI.
Emboitant le pas au constat et recommandations des ministres administrateurs, le directeur général de l’OAPI a affirmé que beaucoup reste encore à faire en ce qui concerne la valorisation de la créativité africaine : « Selon nous, le niveau actuel de protection des DMI au sein de nos Etats membres est loin d’être satisfaisant au vu du potentiel de création de nos artisans. Par exemple, au Burkina Faso qui a abrité les travaux, il existe des centaines de motifs sur le Faso Dan Fani, qui est le tissu local. Si on fait le ratio entre la création au quotidien de ces motifs et le nombre de motifs enregistrés, la marge de progression est énorme. La mission qui nous a été confiée par les Etats membres est justement de faire en sorte que toutes ces créations soient protégées, et par conséquent valorisées ».
Dans la foulée, les Ministres ont demandé à l’OAPI de soumettre prochainement au Conseil d’Administration une stratégie de promotion, de valorisation et de développement des Dessins et Modèles Industriels dans les Etats membres.
Ouagadougou - le 24 octobre 2024. Du 24 au 26 octobre 2024, l’OAPI place les Dessins et Modèles Industriels (DMI) au cœur de son actualité. C’est à la faveur de l’organisation, en marge du 17e Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou, de la première Conférence internationale sur les DMI. La Conférence, organisée en collaboration avec le gouvernement du Burkina Faso a été ouverte le 24 octobre par des travaux techniques, sous la présidence du Directeur général de l’OAPI, Denis Bohoussou.
L’occasion pour lui de rappeler l’importance de ce secteur d’activité dans le développement économique de nos Etats : « Lorsqu’on parle de DMI, ce n’est en rien un concept d’intellectuel, mais un terme pour décrire ce que nos concitoyens font au quotidien : Les motifs de pagnes, les mobiliers, des fers forgés, des articles plastiques et autres. Ces objets du quotidien ont une valeur économique importante. Et la propriété intellectuelle permet de reconnaitre cette valeur marchande, et offre la possibilité de protéger ces objets », explique Denis Bohoussou.
A travers cette conférence, l’objectif de l’OAPI est de mettre en place une stratégie qui permettra de faire de ces objets du quotidien des leviers de développement : « Il s’agit de faire en sorte que les DMI soient protégés et valorisés pour que leurs créateurs gagnent de l’argent. Si ces créateurs gagnent de l’argent, c’est le pays qui se développe parce que par effet de levier, la pauvreté recule », fait savoir Abdourahmane Fady Diallo, le directeur des marques et autres signes distinctifs de l’OAPI.
Au cours des dernières années, une dynamique encourageante de protection des DMI a été observée au sein des Etats membres de l’OAPI. Une avancée qu’encourage le directeur général de l’OAPI, mais qui relativise tout autant, en raison du fait que le nombre de DMI protégé reste encore dérisoire par rapport au potentiel de nos pays. « Dans les 17 Etats membres de l’OAPI, moins de 17 DMI sont protégés chaque année. Or, le potentiel et les créations sont énormes, ce qui illustre l’ampleur de la tâche qui est devant nous », conclut Denis Bohoussou.


